New-York


Nous avons vécu un superbe moment en empruntant l’inter-state 87, la plus longue autoroute inter-états des États-Unis. Elle traverse le parc des Adirondacks avec sa forêt primaire tempérée possédant un très haut degré de naturalité, la zone sud de la forêt boréale dans toute sa splendeur.

Whitney Museum of American Art
Inutile de tergiverser, ce musée consacré à l’art américain moderne et contemporain est l’un des plus excitants de Manhattan. Surplombant la high line, le bâtiment signé Renzo Piano abrite entre autres des œuvres de Andy Warhol, Edward Hopper et Liechtenstein. Il livre à travers d’immenses baies vitrées une vue imprenable sur la ville.

Issue de la collection de Gertrude Vanderbilt Whitney, sculptrice, qui fut l’élève d’Auguste Rodin. Sa fortune lui permet, en outre, de devenir une grande collectionneuse. Elle encourage les artistes américains en achetant leurs œuvres. Dans un de ses innombrables appartements, elle crée en 1912 le Whitney studio club, qui allait devenir le Whitney Museum.

The high line
Promenade insolite, ce parc suspendu à 9 mètres de hauteur a été aménagé sur une ancienne voie ferrée des années 1930. Nous progressons entre plantations sauvages et installations artistiques, cela nous donne l’impression de flotter entre les buildings. En quittant le Whitney Museum, il est ainsi possible de rejoindre le Galleries district comptant plus de 300 galeries d’art, pour se mêler à la faune arty new-yorkaise, les vernissages ont lieu essentiellement le jeudi soir.

Museum of Modern Art
Ouvert en 1929 à l’initiative de riches mécènes, le MOMA est devenu l’un des plus importants musée au monde. Au fil de la visite Munch, Duchamp, Mondrian, Wharhol, Klimt et tant d’autres et, à ne pas manquer, les demoiselles d’Avignon de Picasso inspiré de l’art africain, véritablement le top départ du cubisme.

Le « Portrait d’Adèle Bloch-Bauer II » (1912), qui fut l’une des muses de Gustav Klimt dont la première version beaucoup plus flamboyante, « Portrait d’Adèle Bloch-Bauer I » (1907) est d’ailleurs aussi à New-York, exposée à la Neue Galerie près de Central Park. La nuit étoilée de Van Gogh montre le point de vue de la chambre qu’il occupait dans l’asile du monastère Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence en 1889.

Musée Solomon R. Guggenheim
Issue d’une famille suisse fortunée, Solomon R. Guggenheim s’intéresse à l’art moderne grâce à l’artiste allemande Hilla Rebay, devenue sa conseillère. Ce musée est d’abord un écrin avec une structure en hélice, dessiné par Frank Lloyd Wright qui disparaît quelques mois avant l’inauguration en 1959.

À l’origine son nom était « musée de la peinture non figurative ». La majeure partie du musée est consacrée aux expositions temporaires, ainsi seule une infime partie de la collection permanente est visible. Comprenant des œuvres de Delaunay, Cézanne, Bonnard, Chagall, Mondrian, Picasso, mais surtout le plus grand ensemble de peinture de Vassily Kandinsky au monde.

New Museum of Contemporary Art
Ce musée d’art contemporain fondé en 1977 est plus simplement nommé New Museum. Il offre une programmation ambitieuse, puisqu’il se consacre surtout à des artistes méconnus du public. Le bâtiment, tout aussi original est un empilement de volumes, un peu comme des boîtes grises légèrement décalées.

Il a été réalisé par les architectes japonais Sejima et Nishizawa. Il comprend essentiellement trois galeries, un théâtre, un toit aménagé et un café. Nous avons été surpris de revoir les œuvres de l’artiste Ursuta présentées lors de la 13em biennale de Lyon, quelques mois plus tôt.

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Inauguration du Pavillon Pierre Lassonde au MNBA du Québec

Nous avons assisté à l’ouverture, en avant-première, du Pavillon Pierre Lassonde au Musée National des Beaux-Arts du Québec. Un bâtiment de calibre international signé par le consortium d’architectes OMA (Office for Metropolitan Architecture) et Provencher Roy Architectes. Cet agrandissement permet un redéploiement des œuvres du musée et positionne dorénavant la ville de Québec comme une destination internationale sur la scène de l’art moderne et contemporain.

L’exposition inaugurale « Installations » rend hommage aux artistes du Québec, c’est notamment la plus grande exposition d’art contemporain jamais réalisée au Québec.

Le pavillon porte le nom de Pierre Lassonde, qui agit à titre de président du conseil d’administration du musée et qui est un philanthrope reconnu au Canada et aux États-Unis dans les domaines de l’éducation et des arts. En 2006, il a fait un don de 3,9 millions de dollars au musée, et il augmente celui-ci, dès l’hiver 2007, confirmant un engagement financier supplémentaire, portant sa contribution à 10 M$.

Dans le pavillon Gérard Morisset, l’incontournable David Altmejd est présent avec The Flux and the Puddle, que nous avions déjà vu à Art Unlimited de Art Basel 44. Le sculpteur montréalais est certainement le plus connu et convoité de sa génération. Le musée d’art moderne de la ville de Paris lui avait d’ailleurs consacré une rétrospective en 2015. L’homme y est polymorphe et décharné, avec l’utilisation de panneaux en plexiglas et de miroirs. L’artiste offre une expérience immersive pour le visiteur.

J’ai retrouvé avec enthousiasme, l’exposition devenue permanente « Les 4 figures de l’art moderne au Québec » Jean-Paul Lemieux, Alfred Pellan, Fernand Leduc et Jean-Paul Riopelle. Concernant Jean-Paul Riopelle, pour la première fois depuis sa création en 1992 « Hommage à Rosa Luxembourg » un triptyque de 40m de long est présenté dans toute sa longueur. Cette œuvre immense fut créée en hommage à l’artiste américaine Joan Mitchell, lorsque Riopelle apprit la mort de celle qui partagea sa vie durant 25 ans. Elle est dorénavant exposée dans le passage reliant le pavillon Pierre Lassonde et le pavillon central du musée, selon moi le triptyque n’est pas mis en avant à ça juste valeur.

Edmund Alleyn au Musée d’art contemporain de Montréal
Né à Québec en 1931 dans la communauté anglo-irlandaise, Edmund Alleyn étudie à l’École des beaux-arts de Québec auprès de Jean-Paul Lemieux. En 1955, il remporte le Grand Prix au concours artistique de la Province de Québec et une bourse de la Société royale du Canada. Alleyn séjourne en France de 1955 à 1970 où il s’inscrit dans le sillon de l’abstraction lyrique, il s’inspire ensuite de l’art des Amérindiens de la côte Ouest, pour finalement se réorienter vers une imagerie issue de l’univers de la technologie, de l’électronique et des communications de masse.

L’expo met en valeur près d’une cinquantaine d’œuvres – peintures, dessins, films et œuvres technologiques comme l’introscaphe, une sculpture-habitacle polysensorielle dans laquelle le visiteur est invité à passer 4 minutes et demie. Incorporant la projection d’images 16 mm et un environnement sonore et calorifique, cet objet d’art, au design ovoïde, mi-objet de foire, mi-prototype de navette spatiale, est aujourd’hui considérée comme une des premières œuvres multimédias au monde.

Cette rétrospective jette un regard sur les travaux créés de la fin des années 1950 jusqu’au début des années 2000. Chacune des œuvres est représentative des principales périodes traversées par l’artiste.

Dans l’ordre d’apparition : Musée des Beaux-arts de Montréal, Musée d’art contemporain de Montréal, Musée national des Beaux-arts du Québec

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Escapade culturelle à Rome en vidéo

Rome une ville qui a connu tant de fin du monde, pourtant toujours aussi belle et vivante. Nous avions envie de voir l’offre culturelle contemporaine dans la capitale italienne.

Dans l’ordre d’apparition : Maxxi, Musée du Vatican, galerie nationale d’art moderne et contemporain, Macro, Villa Médicis

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Biennale d’art contemporain de Lyon 2015

La XIIIe Biennale d’art contemporain de Lyon a lieu du 10 septembre 2015 au 3 janvier 2016 et a pour titre « La vie moderne ». Conçue par le commissaire Ralph Rugoff, la biennale rassemble des artistes issus de 28 pays, dont les œuvres sont exposées essentiellement à La Sucrière, au Musée d’art contemporain de Lyon, au Musée des Confluences.

Thierry Raspail directeur du MAC Lyon depuis sa création en 1984 « Pour 2015 et jusqu’en 2019, j’ai choisi de cheminer avec « moderne », substantif et qualificatif. Moderne n’est pas modernisme et n’est pas non plus modernité, mais il (ou elle) peut les contenir, les happer ou les exprimer. Et nous savons parfaitement et ce depuis longtemps, depuis Rimbaud au moins, qu’ « il faut être absolument moderne ».

Aujourd’hui, tout est désormais moderne : le néo-modernisme qui sévit dans les arts visuels comme le vintage qui charme le design ou encore le « ré-enactment » qui fait de l’histoire un subjectif présent. On a écrit l’anthropologie des Modernes au pluriel (Bruno Latour), dès lors il nous reste le singulier. »

Voici quelques artistes exposés qui ont retenu notre attention : Nina Beier avec Perruque de cheveux humains et coco fesses, Michel Blazy avec Pull over time (chaussures et appareil électroniques végétalisés), Céleste Boursier-Mougenot (représentant nationale à la biennale de Venise 2015)  pour le concept de la batterie et des noyaux de cerise qui viennent frapper les peaux tendues de l’instrument.

Finalement notre coup de cœur pour nightlife de Cyprien Gaillard, qui prend pour point de départ le Penseur de Rodin, endommagé lors d’un attentat en 1970 à Cleveland, puis s’arrête à Los Angeles et Berlin avant de retourner à Cleveland pour finir sur le seul des quatre chênes encore vivants qui furent offerts à Jesse Owens pour chacune de ses quatre médailles d’or aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936.

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Visite de Copenhague

Glyptotek Ny Carlsberg
La collection initiale fut constituée par Carl Jacobsen, fils du fondateur de la brasserie Carlsberg. Elle abrite en son centre un jardin d’hiver subtropical, la collection inclut essentiellement des sculptures antiques (romaines, égyptiennes et grecques).

On y retrouve également quelques sculptures romantiques, notamment la troisième version du baiser d’Auguste Rodin, mais sculpté par Emmanuel Dolivet puisque Rodin ne se confronte pas au marbre; Ainsi qu’un exemplaire de la célèbre Petite Danseuse de Degas, la jeune Marie Vanguthen. Outre les sculptures, elle présente aussi quelques tableaux impressionnistes (Monet, Sisley, Renoir) et posts-impressionnistes (Toulouse-Lautrec, Bonnard). 7 Dantes Plads,  DK-1556 København V

Statens Museum for Kunst
Une époustouflante collection couvrant presque sept siècles de l’histoire de l’art. Nous avons remarqué, notamment l’un des portraits de Henri Matisse de sa femme Amélie peint juste avant le salon d’automne de 1905, légèrement antérieur à femme au chapeau qui fut la cause du scandale des Fauves.

On peut également admirer La chute des Titans de Cornelis Van Haarlem, une véritable étude des corps en apesanteur, histoire d’un ancien monde (celui des Titans), balayé par un nouveau (Olympe). Le musée personnifie ce passage de relais occupant deux bâtiments distincts, l’un ancien (1889) et l’autre moderne (1998). 48-50 Sølvgade,  DK-1307 København K

Musée d’art moderne Louisiana
Le nom du musée provient du premier propriétaire de la propriété, Alexander Brun, qui a nommé la villa d’après le prénom de ses trois épouses, toutes nommées Louise. Le musée fondé par Knud W. Jensen a été inauguré en 1959. Il est constitué de galeries modulables, construites les unes après les autres. Avec une surface d’exposition plus importante et ~650 000 visiteurs/an Louisiana se compare avantageusement aux Fondations Maeght (~200 000 visiteurs) ou Giannada (~230 000 visiteurs/an).

L’exposition principale est consacrée à Yayoi Kusama d’origine japonaise elle fut l’une des figures de l’avant-garde new-yorkaise des années soixante, très proche de Donald Judd un critique d’art devenu plasticien. Elle retourne vivre au Japon en 1973, épuisée mentalement elle est finalement internée depuis 1975 à l’hôpital psychiatrique Seiwa, son studio de création est situé de l’autre coté de la rue.  Après une visite de son studio en 2006 par Marc Jacobs, Louis Vuitton lui permet de faire une collaboration pour des accessoires, prêt-à-porter. Un art qualifié de « psychosomatique » les pois occupent l’espace sans limites et annihilent les frontières entre l’homme et son environnement.

Aussi exposé à Lousiana Lucian Freud petit-fils de… il forme avec Francis Bacon et d’autres ce que l’on qualifie de l’école de Londres. Freud avec une certaine angoisse, nous fait ressentir le caractère des personnes. De son vivant le 13 mai 2008 est vendue Benefits Supervisor Sleeping pour 34 millions d’euros une huile sur toile d’une femme obèse nue (Sue Tilley, pesant alors environ 127 kg) couchée sur un canapé, ce qui fait de cette œuvre la plus chère pour un artiste vivant. 13 Strandvej, DK-3050 Humlebæk

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Biennale de Venise 2015

Venise, c’est un peu comme s’enfiler toute une boite de chocolat à la liqueur. -Truman Capote

La 56e Biennale se tient du 9 mai au 22 novembre 2015. Avec le thème “all the world’s futures” (tous les futurs du monde), son directeur artistique est Okwui Enwezor et son président Paolo Baratta. Le lion d’or du meilleur pavillon a été décerné à la République d’Arménie pour son œuvre commémorative du 100e anniversaire du génocide arménien. Le lion d’or est allé à l’Américaine Adrian Piper, le lion d’argent au Coréen Im Heung-Soon, et le lion d’or d’honneur au Ghanéen El Anatsui.

Voici en quelques mots ce qui a retenu notre attention, dans le pavillon central au Giardini le film projeté en triptyque Vertigo Sea de John Akomfrah, reprenant des éléments de code du romantisme allemand, une véritable fresque sur la planète, la nature, la folie de l’homme. Sur l’ile de la Giudecca l’exposition Heartbreak Hôtel, particulièrement les œuvres vidéo de Bill Viola qui portent la réflexion sur le poids des choses, un peu comme le manteau de conscience sur le front de mer à Monte-Carlo.

Des classiques d’une année sur l’autre la Corée pour sa recherche futuriste, le russe pour sa volonté de puissance, le trouble sur la mise en lumière de la persécution sous le régime soviétique dans celui de l’Estonie. Chiharu Shiota présente « A la clé » dans le pavillon japonais. L’ensemble du pavillon australien, les Français Céleste Boursier-Mougenot et Emma Lavigne ont eux présenté le projet architectural Révolutions.

Un peu comme un clin d’œil à l’article que j’ai publié sur le Huffington post canadien lors de la précédente biennale dans lequel je critique l’architecture du pavillon canadien sortie en 1958 des planches de dessins des architectes de la firme milanaise BBPR, je vois que l’on a tenté deux extensions au pavillon, pour créer un « dépanneur » contenant des produits nord-américains.

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